Nous vivons dans une société qui connaît un déficit de confiance majeur. Sans doute n’est-ce pas anodin de voir le mot réapparaître dans de nombreux discours qu’ils soient politiques, managériaux ou sociétaux. Chacun appelle la confiance de ses vœux. Les motivations peuvent être tout à fait différentes : qui dit confiance, dit croissance, qui dit confiance, dit motivation, qui dit confiance dit respect et entraide, qui dit confiance dit paix. Dans la société française aujourd’hui, le climat est plutôt à l’insécurité, à la précarité, à la peur de l’autre. Pour mieux comprendre les enjeux et les conséquences, j’ai lu avec profit l’ouvrage du Dr. Christophe Massin, Une vie en confiance (1). Le milieu managérial n’est pas épargné par cette crise de confiance ; le désengagement des salariés, les tensions en interne, le turn-over… Comment (re)donner confiance ? Comment retrouver un climat de confiance ?
Les softskills, compétences décisives.
Une étude parue dans la Harvard Buisness Review, menée auprès de 4100 salariés, montre que les leaders ou managers capables d’intégrer, de créer une équipe stable, efficace et fondée sur des valeurs humaines partagées ont les qualités suivantes. Ils sont :
- engagés de façon visible et authentique
- capables de responsabiliser les collaborateurs, d’assurer une cohésion d’équipe
- favorables à la diversité des approches et des personnes
- capables de se remettre en cause
- reconnaissants vis à vis du travail effectué
- conscients de leurs limites personnelles et de leurs préjugés
- curieux envers les autres
- attentifs aux cultures et adaptables
Ceux que l’étude appelle les « leaders inclusifs » sont des personnes qui ont généralement confiance en eux et en l’autre. Leur stabilité émotionnelle leur permet de faire confiance sans chercher à contrôler en permanence. Les conditions sont alors réunies pour que chacun se sente écouté, compris et puisse s’exprimer librement.
Devenir un « leader ressource »
Ce que j’appelle le « leader ressource » – aussi appelé leader inclusif (2) – c’est le manager qui connaît ses qualités et ses défauts, qui sait réguler ses émotions et comprendre celles et ceux qui travaillent avec lui. Dès lors, il possède les ressources nécessaires pour s’adapter aux situations et aux personnes sans se sur-adapter. Il devient également une ressource positive pour ses collaborateurs qui le perçoivent comme un pair, un mentor, un allier. Dès lors que l’image se superpose à la réalité, voilà le premier niveau du cercle de confiance installé. En rendant possible une relation apaisée et de confiance en interne, le leader ressource s’offre comme un modèle fiable et une figure positive dans l’entreprise.
Comment devenir un leader ressource ? Commencez par appréhender ses peurs, à les décoder, à comprendre son réseau de préjugés pour mieux le défaire et s’ouvrir à la diversité. Il faudrait une vie pour faire le tour de ses émotions et résistances enfouies, mais il suffit d’un accompagnement pour oser les nommer et apprendre à les apprivoiser.
Marie Gauton
Coach
(1) C. Massin, Une vie en confiance, ed. Odile Jacob, 2016.
(2) Le terme « Leader inclusif » est employé par Share Coach dans sa newsletter du 23 mai 2019.