Imaginez-vous ! L’art du détour

Par 13 janvier 2017 Art No Comments
Magritte

Devinettes.
« Ceci n’est pas une pipe. » Ah bon ? Mais alors, qu’est-ce ?
« Je ne suis pas celle ou celui que l’on croit. » Ah bon ? Mais alors, qui êtes-vous ?
De ces surprises et de ces décalages naît ma réflexion sur le lien entre Magritte et ma pratique de coach. En effet, quel est le point commun entre Magritte, le chef de file du mouvement surréaliste belge, et le coaching, cette tendance qui s’affirme comme un besoin impérieux ?
REPONSE : Le goût pour les écarts. La recherche du détour. L’exploration des profondeurs.

Magritte n’a eu de cesse de détourner la réalité, de « trahir les images » d’où le beau titre de l’exposition parisienne à découvrir jusqu’à la fin du mois de janvier 2017. Cet artiste belge du début du XXe siècle joue en permanence sur le décalage entre l’objet et sa représentation. Il s’agit pour lui de démontrer que l’on n’entrevoit de la réalité que son mystère si l’on parvient à sortir de notre logique habituelle.

Art et coaching, même combat : « régler des problèmes »
Si Magritte est fasciné par les surréalistes français qui définissent la Beauté comme « la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie », il prend pourtant ses distances avec le mouvement à partir de 1936. Il préfère dépasser l’arbitraire et le hasard revendiqués par les surréalistes français pour suivre la ligne d’autres penseurs. Il souhaite « régler les paradoxes » ou plutôt- en termes positifs- trouver le pendant dialectique d’un objet. Ainsi, il propose d’étonnantes équations comme par exemple le parapluie qui répond au verre d’eau (cf l’affiche de l’exposition). Il tend à rehausser la considération pour l’image souvent déclassée, jugée impropre à la philosophie, au profit de l’éloge des mots.
Dans un autre domaine, le coaching- tel que je l’envisage et je le pratique- se fonde sur les mêmes principes en pratiquant l’art du détour. Entre ce qu’on paraît être et ce qu’on croit paraître, entre ce qu’on est et ce qu’on montre, entre ce qu’on dit de soi et ce qu’on dissimule, s’exprime une faille que l’accompagnement par le coaching permet d’appréhender plus sereinement.

La question de l’image & L’image en question
Certains tableaux de Magritte ne manquent pas de susciter le trouble voire de provoquer une avalanche de questions. Où commence et où s’arrête la réalité ? Est-ce plus ou moins réel ? L’image trahit-elle la réalité ? Traduit-elle une « surréalité » ? Existe-t-il une réalité objective ?
Est-ce mon regard qui transforme le réel ?
Or, ce trouble est souvent exprimé par les personnes qui sollicitent un accompagnement. Lorsqu’ils osent affronter leurs propres abysses en plongeant à l’intérieur d’eux-mêmes, ils découvrent leurs zones d’ombres, leurs freins, leurs grilles de lecture sclérosantes héritées du passé. Le travail s’engage alors sur un terrain cabossé où la déstabilisation est un art « maîtrisé ». Les personnes que j’accompagne souffrent souvent d’une distorsion d’image. Elles se sentent en conflit avec leur image ou avec son reflet, elles voudraient réussir à être pleinement elles-mêmes sans contrainte et à s’ouvrir aux autres. Toutes veulent tendre vers plus d’authenticité. C’est parfois en prenant des chemins de traverse que s’ouvrent les voies royales de la compréhension de soi.

D’une certaine manière, j’adhère au surréalisme tel que le définit Magritte. Je partage cette idée essentielle qu’il énonce superbement : « Être surréaliste, c’est bannir de l’esprit le « déjà vu » et rechercher le pas encore vu. » Je n’ai de cesse de rechercher l’inconnu avec mes clients car chaque situation est nouvelle et nécessite de s’adapter.

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